Diabétiques et amputés !

“L’opacité tue”, c’est plus qu’un slogan. Les amputés du diabète ont souvent un sentiment partagé entre la fatalité et la culpabilité.
Alors qu’ils sont victimes d’un système qui les tient dans l’ignorance. 
Les conséquences sont : amputations, dialyses, perte de la vue, maladie cardiaque, décès prématuré.


Roland 78 ans, « Mi essaye débat’ tout seul ! »
A 18 ans, Roland est diabétique, 30 ans après, il est amputé d’une jambe. Il ne peut plus travailler, il reste chez lui.
Comme si ce n’était pas suffisant, il est opéré du cœur aussi. Sa vie n’est pas facile, aujourd’hui, impossible de sortir de chez lui avec son fauteuil, le chemin est cassé. « Mi essaye débat’ tout seul ». Roland est plus souvent isolé qu’avec ses amis. Il sort deux ou trois fois dans l’année avec une association. « Mi dit à zot respecte le diabète là ! Mange pas n’importe quoi !   Moi na camarade lé mort avec ça ! zot té connait pas comment faire pour aller mieux ! »

Félicia 63 ans, « La vie continue, c’est comme ça  ! »
Elle est diabétique depuis l’âge de 45 ans. Amputée depuis deux ans d’un orteil puis d’un pied et ensuite d’une jambe, Félicia n’a pas eu le choix. Oui, Félicia savait que le diabète entraînait des complications mais que faire ? C’est comme ça ! Qu’est-ce que j’aurai pu faire pour empêcher ça ? Rien de particulier, souligne-t-elle. C’est difficile de toujours se priver !
Malgré sa situation, pour Félicia, la vie continue, il faut être optimiste !

« On ne perd pas un peu de soi-même sans se perdre un peu soi-même ! »
Assise derrière cette table de service, rien ne laisse voir que cette dame vient d’être amputée de sa jambe. « Je sors dans deux jours » s’empresse-t-elle de préciser afin de dissiper le malaise de son visiteur.  « Je suis diabétique depuis toujours, j’ai eu une vilaine plaie, il y a quelques années, mal placée au pied droit… »
Et la Dame raconte le cheminement de cette plaie qui s’était nichée sous la voûte plantaire, elle nous décrit les difficultés à soigner cet alien gangréneux qui colonisait peu à peu le reste de la jambe. Ce maléfique intrus, gravissait jour après jour les façades de sa jambe, inexorablement, comme l’aurait fait un alpiniste de la verticalité d’une paroi !
Cela a duré 3 ans, poursuit-elle, jusqu’à ce que les médecins ne voient dans sa survie que l’amputation !

Extrait du récit de Jean-Pierre, visiteur VMEH 


MUTA.Comm - Communiqué - Octobre 2019